Gazpacho

[Pf²]

Allez, je me lance pour la critique de ce nouvel album!... Ca fait trop longtemps que j'attends...

Premier constat qui soulage : il est bien meilleur que Demon, ouf! Après, malheureusement, on atteint pas le niveau de Night & Tick Tock, tant pis!
En fait quand je l'écoute, j'ai plutôt l'impression d'écouter March of ghosts 2. Ils ont beau dire que c'est un concept album, je trouve que chaque morceau a sa personnalité, ses particularités, et chacune est dissociable d'une autre, contrairement à Brave ou The Wall par exemple.
Ce qui est marrant, c'est qu'on a parfois l'impression de retrouver d'autres influences : la fin de Park Bench fait beaucoup penser à du Steven Wilson, on entend parfois aussi de ci de là du dead can dance, du enya, du Marillion...
Bon comme d'habitude la batterie est surmixée, ce qui est assez chiant, d'autant plus que cette musique demande, à mon sens, plus de présence des claviers et de la basse qui sont vraiment d'excellents éléments dans ce collectif.

Côté morceaux, j'adore The Master Voice et Know your time, qui sont peut être les plus Marillioniennes finalement.
Le coup de gueule sera contre Bela Kiss : ils nous avaient déjà fait le coup du folklore slave dans Demon, et faut avouer que c'était pas mal foutu, même si pas indispensable. Par contre, dans Molok, ils balancent une vieille Polka qui n'a pas grand chose à foutre là, à part à dire "on est super éclectiques, on a un accordéon sur notre album"...

Le coup de coeur sera pour Molok Rising. Pour le final de l'album, on entame avec un morceau assez classique de Gazpacho. Et puis, vers le milieu de la piste, arrive un moment assez magique, hyper planant où la basse et la guitare forment un couple intrigant, inquiétant. On entend des sons joués avec des pierres ancestrales, la batterie frappe avec un punch déchirant, un clavier entame un motif hypnotisant. Ca dure, dure, le chanteur les rejoint et vient clôturer l'album. Rien que pour ce passage, on se la remet plein de fois dans les oreilles, on se régale...
Et puis, on se dit que finalement, ce passage, ce motif, aurait dû en fait être l'intro et le motif perpétuel de TOUT l'album, exactement comme cela l'avait été avec Night (souvenez vous ce pattern joué à la mandoline électrique qui revient fréquemment tout au long de l'opus et qui installe toute l'ambiance de l'album). Peut-être que Gazpacho aurait dû commencer Molok par la fin, et aurait alors vraiment pu créer un chef-d'oeuvre.

Bon allez, c'est pas grave, ça reste un très bon album malgré tout.

[nikowe]

Merci pour cet avis, critique intéressante .

Amicalmement

[Hysterick62]

A moi de me lancer dans une critique du dernier opus de Gazpacho.
Avec moins de talent et de précision technique que pf2 mais avec toute ma sensibilité. Car celle-ci est particulièrement touchée après quelques écoutes.
Ca commence très fort avec Park Bench, parfaitement construit. Synthé et guitare se répondent admirablement et la voix de Henrik se fond particulièrement bien dans le décor, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé.
The Master's Voice est dans la lignée du premier titre. Des accords de guitare récurrents et lancinants, joués en glissé lui donnent un aspect envoûtant et sont, là encore, particulièrement harmonieux avec le synthé. C'est sur ce morceau que je rejoins pf2 sur le côté surmixé de la batterie.
Bela Kiss est clairement un temps faible. Ce morceau d'accordéon m'agace tout autant que celui de Demon (où contrairement à pf2, il m'avait aussi déplu). Pas besoin d'accordéon pour élever un album au rang de prog, de post-prog ou de je ne sais quelle étiquette
Heureusement, c'est le seul titre qu'on a envie de zapper et il ne dure pas longtemps: ça repart de plus belle avec Know Your Time qui, il y a quelques semaines, nous avait alléchés. Il faut reconnaître que c'est de la belle ouvrage, un parfait exemple du savoir-faire de nos amis norvégiens. Rien à redire.
Choir Of Ancestors est peut-être mon morceau préféré. Ce recours à des choeurs féminins qui répondent à la voix de Henrik n'est pas sans rappeler...Like A Prayer de Madonna S'ensuit une envolée de guitare qui tombe à pic et se durcit pour le final. Magique.
ABC n'est pas désagréable mais sans grand intérêt tandis que Algorithm, aux accents orientaux, évoque...Tick Tock
Alarm nous révèle une ambiance inquiétante et envoûtante tandis que Molok Rising conclut superbement l'album.
Au final, 3/4 d'heure de pur bonheur. Un album que je place au même niveau que Night et Tick Tock, donc au-dessus de Demon. Je ne peux que vous le recommander.

[gato13]

(18/09/2020)