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Re: Iron Maiden

Posté : 22 novembre 2020, 00:10
par gato13
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(1982)

"The Number of the Beast" est le troisième album studio d'Iron Maiden. Il est à nouveau produit par Martin Birch. C'est le premier auquel participe Bruce Dickinson et le dernier sur lequel la batterie est tenue par Clive Burr. Derek Riggs signe encore une fois une somptueuse pochette riche en symboles et détails. Steve Harris est encore le principal compositeur du groupe. Adrian Smith co-signe deux titres avec lui et Clive Burr en co-signe un. Que dire de cet album qui n'a déjà été dit ? Reconnu comme un disque essentiel voire l'un des plus importants du heavy-metal, "The Number of the Beast" contient pas moins de six chansons exceptionnelles. "Invaders" et "Gangland" souvent considérées comme mineures ne le sont que parce qu'elles côtoient six pierres angulaires du répertoire de la Vierge de Fer. "Children of the Damned", ballade aux refrains puissants qui mettent en valeur le nouveau venu au chant, est la première merveille du disque. Adrian Smith décoche un solo éblouissant avant qu'un final majestueux ne vienne vous filer des frissons bouleversants. "We want information, information, information. Who are you? The new number two. Who is number one? You are number six. I am not a number, I am a free man!". Non vous ne rêvez pas, "The Prisoner" évoque bien la série culte imaginée et interprétée par Patrick McGoohan. Ce morceau débutant par ce célèbre dialogue est ensuite introduit par un remarquable travail de Clive Burr à la batterie avant que les guitares n'entrent en action. Le refrain est sublime et la partie solo est magistrale. "22 Acacia Avenue" narre la suite des aventures de "Charlotte the Harlot" qui nous avait été présentée sur le premier album du groupe. Là encore après une fantastique intro, le morceau s'emballe, le refrain très mélodique arrive puis c'est le break où Dave Murray brille avec un solo aérien de toute beauté. Le rythme s'emballe à nouveau jusqu'au final où la basse de Steve Harris répond à Adrian Smith. Déjà trois morceaux d'anthologie au programme lorsque débute l'intro mythique qui va déchaîner les feux de l'enfer et réveiller La Bête au nombre démoniaque. Ce 666 est scandé depuis bientôt quarante ans aux quatre coins du monde par des millions de fans en transe. "The Number of the Beast", l'hymne metal absolu qui allait être le cri de ralliement du groupe. Une batterie syncopée, guitare et basse entre dans la danse, Bruce Dickinson nous raconte le massacre et le pillage des indiens d'Amérique par les européens venus envahir leur territoire. "Run to the Hills" est un autre hymne repris en chœur sur tous les continents. Nous en sommes à cinq morceaux incontournables, le groupe est sur un nuage, l'heure du jugement a sonné ou plutôt l'heure de la pendaison. "I'm waiting in my cold cell when the bell begins to chime. Reflecting on my past life and it doesn't have much time. 'Cause at 5 o'clock, they take me to the Gallows Pole. The sands of time for me are running low, yeah!". C'est sur ces paroles introspectives que débute le chef d’œuvre des chefs d’œuvre "Hallowed Be Thy Name". Chanson qui au même titre que "The Phantom of the Opera" sur le premier album résume la quintessence de la musique du groupe. Épique, lyrique, technique, mélodique, puissante, bouleversante, portée par un Bruce Dickinson exceptionnel dans ses ultimes paroles "When you know that your time is close at hand, Maybe then you'll begin to understand, Life down here is just a strange illusion" et transcendée par un final d'anthologie où la formidable paire Adrian Smith et Dave Murray assoit sa suprématie pour les années à venir. Avec "The Number of the Beast", Iron Maiden signe le premier d'une série de cinq CHEFS D’ŒUVRE CONSÉCUTIFS !!!

















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Re: Iron Maiden

Posté : 22 novembre 2020, 08:02
par MAXDECF
Bonjour,

Belle chronique comme d'habitude .
Réécoutée ce matin à 6 heurs 30 . Très belle album .
Découvert à l'époque car mon frère de 3 ans plus agé, découvrait le métal ( millieu des anées 1980 ) et achetait les classiques métals ( IRON MAIDEN - AC-DC - METTALICA ).

Re: Iron Maiden

Posté : 22 novembre 2020, 11:12
par gato13
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(1983)

La sortie de "The Number of the Beast" a été une date marquante dans la carrière du groupe. Son succès critique et publique a définitivement imposé Iron Maiden comme fer de lance de la New Wave of British Heavy Metal. Il faut dire qu'avec l'arrivée d'un chanteur comme Bruce Dickinson dans les rangs du groupe, tous les rêves et les envies de Steve Harris d'enrichir et diversifier le spectre musical du groupe allaient être exaucés. D'autant plus que non contant d'être un chanteur et un frontman d'envergure, Dickinson est aussi un compositeur fort talentueux. "Piece of Mind" est le quatrième album studio de la Vierge de Fer. Martin Birch est toujours aux commandes de la production. Clive Burr est parti rejoindre Trust pour l'enregistrement de leur album "Idéal". Échange de bon procédé, Nicko McBrain, alors batteur du groupe depuis l'album "Marche ou Crève", devient le nouveau batteur d'Iron Maiden. Une nouvelle étape décisive pour le groupe puisque c'est avec le disque "Piece of Mind" qu'apparaît pour la première fois la formation mythique à savoir Steve Harris (basse), Nicko McBrain (batterie), Bruce Dickinson (chant), Dave Murray (guitare) et Adrian Smith (guitare). On avait pu noter sur les précédents albums du groupe que Steve Harris s'inspirait de grands classiques de la littérature, du cinéma et parfois de l'histoire. On peut sans se tromper affirmer que le style de Maiden c'est du 7ème art conceptualisé en musique tant les morceaux du groupe sont mis en scène et scénarisés par les formidables compositeurs que sont Steve Harris, Adrian Smith et Bruce Dickinson. "Where Eagles Dare" qui ouvre l'album ne déroge pas à la règle en s'inspirant du roman d'Alistair MacLean ("Les Canons de Navarone") et du film qui en fût tiré avec Clint Eastwood et Richard Burton. Un morceau techniquement impressionnant qui prouve d'entrée que Nicko McBrain est un fantastique batteur. Sa performance sur ce titre est incroyable. Une entrée en matière de haut niveau. La somptueuse "Revelations", première composition signée entièrement par Bruce Dickinson, confirme que la formation a décidé de varier les rythmes et les atmosphères. Une chanson à tiroirs qu'on peut aisément qualifier de progressive. La sublime et importante "Flight of Icarus" marque le début de l'association Dickinson/Smith à la composition. Le refrain est merveilleux et les parties solo somptueuses sans parler de la performance de Steve Harris qui confirme qu'il est bien l'un des meilleurs bassistes au monde. La frénétique "Die With Your Boots On" continue dans l'excellence avant que n'arrive "The Trooper" inspiré d'un poème de Lord Tennyson sur un fait d'armes de la Guerre de Crimée qui a donné lieu à plusieurs adaptations cinématographiques dont la plus célèbre est "La Charge de la Brigade légère" (1936) de Michael Curtiz avec Errol Flynn. Cavalcade guitaristique soutenue par des "Oh,oh" fédérateurs, cet hymne est un incontournable des setlits du groupe depuis sa parution. La magnifique "Still Life" est co-signée Steve Harris et Dave Murray qui y délivre un solo lumineux. "Quest for Fire" et "Sun and Steel" marquent une légère baisse de régime. Steve Harris propose alors une composition dont il a le secret et qui allait devenir sa marque de fabrique. Pour la petite histoire, la dernière chanson de l'album s'inspire du roman "Dune" de Frank Herbert. Steve Harris avait contacté l'écrivain pour utiliser le titre "Dune" et quelques phrases du roman en introduction du morceau. Devant le refus de l'écrivain, il opta pour "To Tame a Land" qui comme "Hallowed Be Thy Name" s'impose comme un nouveau sommet de son compositeur. Un morceau de bravoure épique, fantastique d'un lyrisme foudroyant. La ligne de basse est hallucinante, Bruce Dickinson est impérial tandis que la doublette Murray/Smith délivrent quelques uns de leurs solos les plus emblématiques. Donner un successeur à "The Number of the Beast" n'était pas chose aisée, Iron Maiden a relevé le défi haut la main avec "Piece of Mind", deuxième chef d’œuvre d'affilée du groupe.



















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Re: Iron Maiden

Posté : 23 novembre 2020, 09:39
par Le Nobre
Les groupes c'est une affaire d'émulation. Quand vous avez un Adrian Smith qui entre dans votre groupe, que vous vous apercevez que tous les soli qu'il plante vont direct dans le centre de la cible, qu'il soupèse, choisit les notes avec la méticulosité d'un tisserand, et qu'en plus il a dans sa besace des chansons comme Prisoner, Flight Of Icarius, 2 Minutes To Midnight, Wasted Years, Moonchild et j'en passe, que se passe-t-il ? Et bien un Dave Murray doit s'employer pour lui aussi soigner à l'extrême ses interventions, et Steve Harris doit redoubler de talent pour pondre des titres qui font taire tout le monde.
De même quand un Adrian Smith s'en va, une certaine pression s'en va avec lui, celle qui se place sur votre épaule et vous susurre : "eh tu peux faire ENCORE mieux !". Résultat, écouter Maiden à partir de No Prayer For The Dying, où Steve Harris va parfois réussir à donner le change mais vite se tarir, et où Dave Murray, guitariste à l'instinct va se mettre à empiler les notes au lieu de les choisir, poussé dans ce penchant par Janick Gers, tricoteur plus que soliste. Reste que le même Janick Gers sait aussi composer à ses heures, mais que jusqu'à Brave New World, et surtout Dance Of Death où il reprend un rôle plus prédominant, Adrian Smith va cruellement faire défaut. Et je ne parle même pas du changement de chanteur intervenu dans l'intervalle...
Car l'émulation, c'est aussi Bruce Dickinson qui conteste Steve Harris, David Lee Roth qui emmerde Eddie Van Halen, Fish qui gonfle Steve Rothery, Peter Gabriel qui saoule Tony Banks, mais ça donne des disques historiques !

Maintenant je te laisse poursuivre avec THE album d'Iron Maiden ! Et nous parlerons classement... ;)

Re: Iron Maiden

Posté : 23 novembre 2020, 10:59
par gato13
Je ne peux que souscrire pleinement à ton commentaire et à ta parfaite analyse concernant l'émulation d'un groupe ;)

La suite arrive bientôt et le classement à la fin de la story. Et comme pour AC/DC, cela sera très difficile de choisir en haut du podium ;)

8-)

Re: Iron Maiden

Posté : 23 novembre 2020, 11:06
par Le Nobre
Il y a plusieurs critères. La palme de la sauvagerie revient sans conteste à Killers et Number Of The Beast, deux albums carnassiers, impitoyable, ratatinants, où le son vous explose au visage, où le sang coule à flot... Le premier album éponyme, lui, remporte la palme de la surprise, tant il a imposé un nouveau style, quelque part entre Judas Priest et Thin Lizzy, pour résumer. Mais je pense que la palme de la plénitude revient sans conteste à la période Piece Of Mind - Seventh Son... Nous verrons qui préfère quoi... ;)

Re: Iron Maiden

Posté : 23 novembre 2020, 15:28
par gato13
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(1984)

Il y a d'abord cette lumineuse et somptueuse pochette. Derek Riggs s'est surpassé avec cette splendeur riche en détails, symboles, clins d’œil où Eddie est célébré tel un pharaon. Ce "Powerslave", cinquième album studio du groupe, s'annonce donc sous les meilleurs auspices. Le groupe est inchangé, une première depuis le début de la carrière d'Iron Maiden. Martin Birch est encore aux consoles. La production est plus étoffée et plus chaleureuse que sur "Piece of Mind". Steve Harris signe quatre compositions, Bruce Dickinson deux et l'association Smith/Dickinson deux autres. Au total huit chansons écrites par des musiciens sûrs d'eux et inspirés. La cohésion du groupe est hallucinante et influe positivement la créativité artistique. La bombe "Aces High", qui raconte l'histoire d'un pilote d'avions de la Royal Air Force durant la Bataille d'Angleterre, ouvre vélocement l'album. Rythmique soutenue, rapide dans laquelle le duo Steve Harris/Nicko McBrain impressionne. Dickinson est littéralement stratosphérique pendant le refrain. Un nouveau classique pour le groupe aussitôt suivi par un autre classique. "2 Minutes to Midnight" écrite par Adrian Smith et Bruce Dickinson et premier single de l'album est une référence absolue. Un riff formidable, un refrain remarquable et une partie solo soignée. Ce titre parfait deviendra un incontournable des setlists du groupe. "Losfer Words (Big 'Orra)" est un très bon instrumental qui met particulièrement en valeur l'excellence du jeu de Steve Harris et Nicko McBrain. "Flash of the Blade", signée Bruce Dickinson, est un titre rapide doté d'une mélodie guitare accrocheuse. Steve Harris nous conte alors l'histoire de deux duellistes durant les guerres napoléoniennes dans "The Duellists". Inspiré du superbe premier film de Ridley Scott, ce morceau épique et guerrier est sublimé par une partie solo de toute beauté où les duellistes Adrian Smith et Dave Murray s'échangent des passes d'armes de toute beauté. Retour dans l'univers du "Prisonnier" de Patrick McGoohan avec la furieuse "Back in the Village" seconde composition du duo Smith/Dickinson. Un peu répétitive et un poil trop longue, elle est, à mon humble avis, le point faible de l'album. Baisse de régime vite oubliée car voici l'heure du miracle. "Powerslave", écrit par Dickinson, est un long morceau mystique, épique aux influences égyptiennes. Un riff oriental envoûtant, une rythmique galopante, Bruce Dickinson en grand prêtre de cérémonie, un refrain grandiose jusqu'à cette partie solo d'anthologie. Dave Murray, habité par on ne sait quelle divinité, décoche des notes cristallines, mélancoliques qui vous prennent aux tripes avant une envolée lyrique majestueuse. Les deux guitaristes font front commun dans une splendide mélodie avant que Nicko MacBrain ne devienne le maître d’œuvre et qu'Adrian Smith ne conclue ce break historique avec un solo d'orfèvre. Avec "Powerslave", Iron Maiden tient une nouvelle chanson exceptionnelle qui aurait très bien pu terminer cette nouvelle cuvée. C'était sans compter sur Steve Harris qui avec "Rime of the Ancient Mariner", d'une durée de plus de treize minutes, va époustoufler critiques et public. Adapté du long poème romantique de Samuel Taylor Coleridge contant les aventures surnaturelles d'un vieux marin après un naufrage, ce morceau fleuve est un monument. Virtuosité, richesse rythmique, enchaînement et enchevêtrement de plusieurs motifs musicaux, break surnaturel à l'ambiance inquiétante rappelant le calme qui précède la tempête, déchaînement et furie des éléments merveilleusement retranscrits dans un déferlement de solos éblouissants, de pauses et de reprises de tempo. Un sommet de perfection, de romantisme transcendé par des fulgurances mélodiques bouleversantes qui clôt en beauté ce phénoménal "Powerslave" qui s'impose comme le troisième chef d’œuvre consécutif du groupe. Avec cet album, Iron Maiden entrait dans la légende !

















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Re: Iron Maiden

Posté : 23 novembre 2020, 17:10
par Le Nobre
C'est pour moi le meilleur album d'Iron Maiden. Jamais ils n'ont eu ni ne retrouveront CE grain-là, ce son de guitare à la fois chaud et gorgé d'électricité, résolument ROCK ! Powerslave, c'est leur Sticky Fingers ! Que cela soit écrit et accompli !!!
D'autre part, Adrian et Dave passent un nouveau cap dans leurs explorations conjointes, tutoyant la perfection harmonique à plusieurs reprises notamment dans le morceau-titre, et dans Flash Of The Blade, où ils enfilent les mélodies, toutes plus géniales les une que les autres. Ce solo en duo est un tube !!
Et en effet que dire de The Duellists... le dernier solo, celui d'Adrian, est rayé sur mon vinyl tant je l'ai passé et repassé. Ses choix de notes me clouent sur place quasiment à chaque fois ! Sa façon d'aller chercher des fins de phrases sur des notes plus basses, c'est génial !
Et que dire des deux faces b des singles, deux reprises, Rainbow's Gold et King Of Twilight, tellement dans l'esprit de l'album qu'on les croiraient composées par Maiden, avec toujours ce SON !!!!

Re: Iron Maiden

Posté : 23 novembre 2020, 23:44
par gato13
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(1985)

Quelques chiffres et anecdotes concernant le "World Slavery Tour" : la tournée débute le 9 août 1984 à Varsovie et s'achève le 5 juillet 1985 à Irvine USA. Au total 188 concerts ont été joué. Un décor pharaonique, des lights impressionnants, des effets pyrotechniques incroyables. Iron Maiden est le premier groupe de heavy-metal à jouer dans les pays d’Europe de l’Est à l'époque du Rideau de Fer. Deux vidéos seront issues de cette tournée phénoménale : "Live After Death" enregistrée lors des quatre concerts donnés à la Long Beach Arena les 14, 15, 16 et 17 mars 1985 et "Behind the Iron Curtain" qui est un documentaire filmé pendant leur tournée en Europe de l'Est. Le groupe joua en première partie de Queen lors du Festival de Rio le 11 janvier 1985 devant plus de 300 000 personnes. Et pour couronner le tout, Iron Maiden a aussi laissé un témoignage audio de cette tournée historique, ce live d'anthologie enregistré à la Long Beach Arena et à l'Hammersmith Odeon de Londres. "Live After Death" produit par Martin Birch, magnifié par la nouvelle splendeur artistique de Derek Riggs, restitue à merveille la ferveur et l'ambiance survoltée des concerts du groupe. Steve Harris, Bruce Dickinson, Adrian Smith, Dave Murray et Nicko McBrain sont phénoménaux devant un public en ébullition. Les versions extraordinaires présentes sur cet album font de ce "Live After Death" un des plus grands live de l'histoire du rock.























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Re: Iron Maiden

Posté : 24 novembre 2020, 11:21
par gato13
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(1986)

Après le mythique "Live After Death", que pouvait-on attendre d'Iron Maiden ? La réponse fut éclatante et surprenante avec ce "Somewhere in Time" sixième album studio de la formation. Tout d'abord, il y a l'incroyable illustration de Derek Riggs, une des plus riches, des plus détaillées et des plus belles réalisées par cet immense artiste. Ensuite, Martin Birch se surpasse à la production. Sublime, classieuse, c'est un véritable écrin d'or pour les huit compositions présentes sur cet opus. Steve Harris signe quatre titres plus un avec Dave Murray tandis qu'Adrian Smith en écrit trois. L'intro majestueuse de "Caught Somewhere in Time" annonce la couleur et introduit de nouvelles sonorités. Iron Maiden évolue en intégrant des synthés ou plutôt des guitares synthés dans sa musique. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est réussi. Titre épique, comme le seront les trois autres de Steve Harris, aux mélodies soignées, ce premier morceau d'envergure rassure sur la forme éclatante des musiciens du groupe. Changement radical avec le single et tube en puissance "Wasted Years" signé Adrian Smith, merveille de chanson concise au refrain instantané. Bruce Dickinson y excelle et tel un joaillier, Smith cisèle un solo modèle qui vous transporte d'extase. Deuxième chanson tricotée par Adrian Smith, la fantastique "Sea of Madness" et son riff incandescent soutenu par un Steve Harris déchaîné. Là encore, la partie solo est royale. Retour à l'épique avec le titre Harrissien par excellence, le formidable "Heaven can Wait". Rythme effréné, refrain efficace, duel homérique Dave Murray et Adrian Smith entrecoupé de chœurs fédérateurs. Avec Iron Maiden, le paradis il est en concert quand transporté par la foule et son énergie, vous vous retrouvez en train de sauter et de vous égosiller à plein poumons en scandant ces "oh, oh" libérateurs. Un très grand classique. À peine remis de cette tornade que vous voilà parti à la poursuite d'un coureur de fond. "The Loneliness of the Long Distance Runner" inspiré du film du même nom démarre par une intro à la mélodie délicate et apaisée. Le rythme devient ultra rapide avant que Bruce Dickinson nous subjugue dans un refrain de haute volée. Morceau à tiroirs dans lequel Steve Harris et Nicko McBrain sont stupéfiants de technicité. Les solos de messieurs Murray et Smith sont extraordinaires. Il est temps de reprendre son souffle, c'est chose faîte avec le troisième titre signé Adrian Smith. Et quel titre, "Stranger in a Strange Land" est, à mon humble avis, le plus grand titre composé par Smith et l'un des plus importants du répertoire de la Vierge de Fer. Tempo atmosphérique porté par une ligne de basse parfaite, couplets et refrains majestueux chantés par un Bruce Dickinson tout en émotion contenue et solo d'anthologie d'Adrian Smith. Je ne sais pas si la perfection existe mais l'émotion, la finesse et la mélodie déployées dans ce titre par Adrian Smith s'en rapprochent réellement. Chaque écoute de cette pièce maîtresse du groupe me hérisse les poils et me laisse sans voix. "Deja-Vu" composée par Harris et Murray est plus conventionnelle mais diablement efficace. Les parties guitares sont lumineuses. Steve Harris que l'on retrouve sur le dernier titre de l'album, épopée grandiose et historique, la monumentale "Alexander the Great". Complexe, ambitieuse, démesurée, cette chanson tant désirée en concert par les fans, car jamais jouée jusque là, émerveille et tutoie les sommets. Bruce Dickinson est impérial, les breaks nombreux sont dantesques et les envolées guitaristiques de Murray et Smith sont fabuleuses. Une conclusion digne d'une super-production hollywoodienne et digne de cet album résolument moderne, tourné vers le futur, amorçant avec brio un virage plus progressif sans pour autant renier le passé glorieux du groupe. "Somewhere in Time" est le quatrième chef d’œuvre consécutif du groupe et l'un de ses albums les plus essentiels.

















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