
(1978)
Ce huitième album studio se traîne la terrible réputation d'être l'un des plus mauvais albums du groupe. Pour couper court, non, "Never Say Die!" n'est pas le plus mauvais album de Black Sabbath. Certains opus quelques années plus tard le prouveront malgré eux. Est-ce que c'est le disque le plus faible de la période Ozzy Osbourne ? On peut le considérer tant sa conception fut perturbée par les problèmes d'alcool, de cocaïne et d'ego que traversait le groupe à l'époque. En 1977, Ozzy Osbourne, plus en accord musicalement avec les autres membres du groupe, décide de quitter le navire pour se lancer dans une carrière solo. Dave Walker, ancien chanteur de Fleetwood Mac, est alors engagé et participe à l'écriture de nouveaux morceaux. Puis, alors que l'enregistrement a déjà commencé, Ozzy Osbourne décide de revenir dans le groupe et obtient gain de cause à condition de ne pas chanter ce qui existe déjà. C'est dans cette désastreuse ambiance qu'est finalement mis en boîte ce "Never Say Die!" à la pochette très réussie. Album maladroit, bancal, déroutant qui renferme pourtant d'excellents titres comme "Never Say Die", "Johnny Blade", "Junior's Eyes", "A Hard Road", "Shock Wave", "Over To You" et "Air Dance". Album où un Tony Iommi en perpétuelle quête d'innovations musicales essaye de nouvelles atmosphères, intègre une touche jazzy sur de nombreuses chansons. Tentative qui dérouta un grand nombre de fans et de critiques rock hermétiques au changement, aux expérimentations. C'est avec ce "Never Say Die!" sincère et attachant se brisant sur les murs de l'incompréhension que se termine l'aventure Black Sabbath sous sa formation originale. Ozzy Osbourne quittera définitivement le groupe (avant d'y revenir 35 ans plus tard) après la tournée qui suivra, s'envolera au pays d'Oz et mènera une carrière solo exemplaire à laquelle je reviendrai prochainement. De leurs côtés, Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward emprunteront les voies du Paradis et de l'Enfer en compagnie d'un certain Ronnie James Dio ayant décidé de mettre un terme à sa collaboration avec Ritchie Blackmore au sein de Rainbow. La résurrection artistique et critique de Black Sabbath attendra 1980 et elle sera historique...
