
(1995)
Sorti en 1995, ce "Forbidden" de sinistre mémoire est le dix-huitième album studio du groupe. On y retrouve pour la dernière fois Tony Martin au chant. Geoff Nicholls est toujours aux claviers. Geezer Butler et Bobby Rondinelli étant partis après l'échec commercial de "Cross Purposes" ils sont respectivement remplacés par Neil Murray et Cozy Powell qui officiaient déjà sur "Tyr". La nouveauté ici vient du fait que la production de l'album est assurée par Ernie-C de Body Count. C'est un désastre sans nom. En voulant encrer à tout prix Black Sabbath dans la mouvance de l'époque, le son du groupe se retrouve totalement dénaturé. Un mixage horrible, un son sans profondeur, sans ampleur. Ce qui sonne idéalement pour du Body Count ne convient pas du tout au répertoire de Black Sabbath. Même la participation de Ice T sur le titre d'ouverture n'y change rien. Mais il semble qu'à l'époque de l'enregistrement Tony Iommi ne sachant plus comment faire pour maintenir à flot le navire y ait vu une opportunité de raccrocher son groupe à l'actualité musicale des 90's et ainsi gagner les faveurs d'un public plus jeune. Outre la production médiocre, aucune composition n'est à sauver du naufrage. Aucune inspiration, aucune implication et pire que tout l'impression que le grand Tony Iommi sentant venir la catastrophe recycle des riffs du fonds du placard. Sans parler de la plus mauvaise prestation de Tony Martin qui jusque là, sur ses quatre précédents enregistrements avec le groupe, avait été à la hauteur et très convaincant. Triste constat de voir ce groupe légendaire sortir un tel disque, indigne de son aura et de son importance dans l'histoire du heavy-metal. Et dire qu'il faudra attendre dix-huit longues années pour voir à nouveau le nom Black Sabbath inscrit sur la pochette d'un nouvel album studio. Entre temps, il y aura eu "Reunion" le premier album live officiel avec la formation d'origine reformée pour l'occasion. Puis en 2007, "Live from Radio City Music Hall" enregistré sous le nom de Heaven and Hell afin de ne jouer que des titres issus des albums "Heaven and Hell", "Mob Rules" et "Dehumanizer" et ainsi faire l'impasse sur la période Ozzy Osbourne. Le succès étant au rendez-vous, c'est sous ce patronyme que paraîtra en 2009 l'album "The Devil you Know". Mais pour l'heure, ce "Forbidden" fait pâle figure et décroche sans peine le trophée du pire album de Black Sabbath !
