W &CF : Chef d'oeuvre.
En fait, puisqu'évidemment je réécoute tout, j'ai compris ce qui m'a manqué après le départ de Dave. Dave a de l'esprit, ses lyrics sont smart, ceux de Sammy sont d'un convenu, franchement ce qu'il raconte me passe complètement au dessus de la tête.
5150 était très solide, suivant en gros la formule 1984, mais déjà il y avait des platitudes abyssales : let's talk about love in a hot summer night... C'est cela oui... Et le règlement de compte sur Inside, pas glorieux...
Sur OU812 (ce titre débile comme une réponse bien lourdingue au Eat Em And Smile de Dave), ça devient criant. Pourtant Mine All Mine, dédiée à Jan Van Halen est formidable, le texte, poignant, aussi, mais alors après...... When It's Love, la compo tourne mais le texte est d'un sirupeux. AFU démarre très bien mais la suite est gâchée par les hurlements systématiques et sans relief d'Hagar. Source Of Infection singe Hot For Teacher sans l'égaler, de très loin. Et Finish What You Started... J'ai toujours essayé d'imaginer ce que Dave aurait fait d'une tournerie pareille. Là ça ne groove pas du tout, l'autre trouve encore le moyen d'hurler pour rien, et les lyrics sont une fois de plus, transparents. De cet album, je retiens Cabo Wabo, pour le fun, malgré les lignes mémorables comme "you know I wanna make love in the sea" !! God ! Feels So Good, pour la belle ambiance tissée par Eddie au clavier. Et Sucket In A 3 Piece où l'on effleure enfin la folie d'antan.
Mais franchement, à cette époque, quand on prend Eat Em And Smile et Skyscraper, c'est autrement plus passionnant. Quels albums !!
Les choses se rééquilibrent avec F.U.C.K (encore de l'humour bien fat...) où je trouve que Van Halen a trouvé son style avec Sammy, le gros rock pour l'autoroute dans la veine d'I Can't Drive 55, le domaine où le blond bouclé excelle. L'album est donc ultra compact avec de vrais tueries comme Poundcake, Judgement Day (Eddie tellurique sur ce titre), Pleasure Dome, The Dream Is Over, et bien sûr Right Now. C'est de loin le meilleur Van Hagar, même si Top Of The World montre leurs limites. Ils n'innoveront jamais comme lorsqu'Eddie a pondu Jump, et se contentent d'un morceau de clôture développé à partir de la phrase de guitare qui terminait justement le tube pré-cité.
Balance enfonce le clou, avec un son énoooooorme, mais comme je le disais précédemment, Sammy hurle trop, et gâche nombre de morceaux.
Sam est un grand chanteur, pas de doute, mais dans Van Halen, j'ai toujours eu le sentiment qu'il en faisait des caisses pour bien montrer qu'il était meilleur que Dave, jusqu'à parfois en oublier l'essentiel, le feeling, la musicalité, le swing, le truc magique quoi.
Qu'il a su insuffler dans Chickenfoot, livrant pour moi avec Come Closer du deuxième album, certainement sa meilleure prestation ever.
Je comprends aussi, pour conclure, que l'arrivée de Sam a du être une libération pour Eddie, sous le joug de Dave depuis des années.
Dave c'était, au-delà du chanteur, le monsieur Loyal de Van Halen, le directeur artistique, qui n'hésitait pas à brider Eddie à l'occasion. Un comble quand on a un tel génie en face de soi ! (toute ressemblance avec Fish étant bien sûr fortuite
)
Dave, enfant hyperactif, constamment en mouvement, pensant à mille à l'heure a du être bien fatiguant à la longue mais c'est aussi sa personnalité hors normes qui a hissé Van Halen au sommet.
Et je maintiens que dans le match qui a continué de les opposer, à distance cette fois, c'est le Fauve d'Amazone qui a remporté la mise artistiquement pendant 10 ans, même si ce sont ses ex-acolytes qui ont caracolé en tête des ventes. D'Eat Em And Smile à Your Filthy Little Mouth, on a découvert d'autres aspects, d'autres humeurs, il a en quelque sorte poursuivi sur la voix très éclectique des six premiers Van Halen.
Eat Em And Smile oscille entre le Van Halen des débuts et ses aspirations swing. Qui d'autre que lui pour reprendre le That's Life de Sinatra ??
Skyscraper est un chef d'oeuvre, une production en totale osmose avec Steve Vai, qui n'a jamais été meilleur que dans le format chanson, aux côté de Dave. Qui lui, au lieu de répondre aux basses attaques, évoque le bon vieux temps (qu'il a toujours regretté, malgré les apparences) dans un bijou nommé Damn Good.
A Little Ain't Enough marque le pas, et fait à mon sens jeu égal avec F.U.C.K, souffrant du même défaut : un peu trop grosse cavalerie. La surproduction de Bob Rock convient à Metallica, mais manque de nuances pour un Diamond Dave, qui garde son style mais commence à tourner en rond.
En revanche Nile Rodgers a eu le mérite de réinventer un peu le répertoire du chanteur, lui donnant une patte plus street, conforme à sa vie devenue New-Yorkaise. Your Filthy Little Mouth a été un total échec commercial pourtant il est pour moi mille fois plus attachant que Balance.
La suite a montré qu'il ne restait pour les deux camps qu'une voix possible, la réunion...
A+