MARILLION DANS LA PRESSE

La musique de Marillion...
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Runaway689
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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par Runaway689 » 14 octobre 2016, 21:05

Anne-A a écrit :https://www.theguardian.com/music/music ... f-the-best

"Do you agree or disagree ?" nous demandent-ils !!!

La réponse est "impossible" !!! :D
Yes, indeed :D
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elihah
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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par elihah » 15 novembre 2016, 07:01


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gato13
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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par gato13 » 26 décembre 2016, 09:15

Parus dans l'excellent webzine "Aux portes du Metal"
Une interview de Steve Rothery
http://www.auxportesdumetal.com/intervi ... 16-fr.html

Un compte rendu du concert de Lyon
http://www.auxportesdumetal.com/reports ... luire.html
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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par Runaway689 » 26 décembre 2016, 20:46

gato13 a écrit :Parus dans l'excellent webzine "Aux portes du Metal"
Une interview de Steve Rothery
http://www.auxportesdumetal.com/intervi ... 16-fr.html

Un compte rendu du concert de Lyon
http://www.auxportesdumetal.com/reports ... luire.html
Salut Gato,

Merci pour ces liens.
Des flots de super souvenirs sont remontés d'un coup ... quel bonheur :excl:

Cia, ciao
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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par gato13 » 27 décembre 2016, 10:09

Runaway689 a écrit :
gato13 a écrit :Parus dans l'excellent webzine "Aux portes du Metal"
Une interview de Steve Rothery
http://www.auxportesdumetal.com/intervi ... 16-fr.html

Un compte rendu du concert de Lyon
http://www.auxportesdumetal.com/reports ... luire.html
Salut Gato,

Merci pour ces liens.
Des flots de super souvenirs sont remontés d'un coup ... quel bonheur :excl:

Cia, ciao
Salut Runaway,

Pas de quoi, c'est avec plaisir et pour moi aussi que de souvenirs ! Le 27 octobre 1985 à Toulon au Gymnase du Port Marchand... mon premier concert de Marillion avec Misplaced Childhood joué dans son intégralité :D
@+
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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par Runaway689 » 27 décembre 2016, 19:02

Whah Gato,

Trop chanceux :wub:
Faudrait vraiment faire quelque chose pour les faire venir à Toulon non de non ... :ph34r:

A++
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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par Runaway689 » 27 décembre 2016, 19:03

(Re)venir voulais-je dire :oops:
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gato13
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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par gato13 » 02 décembre 2017, 10:28

Voici un article référence paru dans Best en 1985, disséquant l'album Misplaced Childhood et la symbolique des pochettes...
Merci Hervé Picart !

Poisson Pilote

Guidés par Fish, entrez dans le monde de Marillion, découvres la clé de ses symboles et même l'origine de l'aquatique surnom de son leader...
Article par Hervé Picart
Parution : Best n°208 en 11.1985

Dublin, 3 septembre. Le temps est on ne peut plus Irlandais.
Le ciel, où gris et bleu jouent à cache-cache, n'en finit plus de changer, la couleur de la mer. Et toujours ce vert irréel, impossible, légendaire, qui tapisse les collines entourant la capitale de l'Eire. il y a dans l'atmosphyre comme une mystérieuse correspondance avec la musique de ce Marillion que je viens débusquer dans sa tanière irlandaise. Son rock enluminé alterne lui aussi l'azur de l'extase et le gris du spleen, il aime les averses brutales et les arcs-en-ciel aux ogives mélodiques. Et puis, comme ces plaques de rues irlandaise qui étalent leur énigmatiques caractères gaéliques, Marillion est profondément marqué du sceau du folklore celtique. Vrai, l'Irlande sied bien à ce groupe et l'on comprend qu'il ait choisi Dublin pour préparer sa tournée mondiale qui débutera le lendemain, 4 septembre, dans ce même petit théâtre du SFX Center où il répète opiniâtrement depuis plusieurs jours. Est-ce parce que son maître-es-claviers, Mark Kelly, est justement natif de Dublin que le groupe s'est ainsi niché en Erin ? " Pas uniquement, me répond Fish, qui me fait les honneurs du lieu. En fait, nous cherchions un petit théâtre tranquille où nous puissions répéter sans être dérangé, avec le nouveau matériel de scène. le premier concert sera en fait la dernière répétition." Et d'ajouter en m'offrant une bière de Harp : "Et puis, j'aime bien la bière irlandaise..." Les roadies semblèrent approuver fortement, dans son ombre, tout en continuant à têter cérémonieusement leur chope de Guiness. Qui disait que c'est à la bière qui y coule qu'on peut situer la nationalité de ces lieux pourtant partout semblable que sont les coulisses du rock... Déambuler dans le backstage du SFX Center donnait ce jour -là l'impression de se promener dans le magasin aux accessoires des pochettes, bariolées de Marillion. Dans un recoin de loge pendait l'uniforme rouge décoré d'un coeur qui orne "Misplaced Childhood" et qui sera la nouvelle tenue de Fish. la scène est, elle, encombrée de cartes à jouer, d'effigies de jokers et d'arcs-en-ciel. Fish arpente ce bric-à-brac de ses fantaisies comme s'il était chez lui, et rameute ses complices pour une nouvelle répétition de ce "Misplaced Childhood" qu'ils vont jouer en intégrale lors de leur nouveau show, et d'un seul trait. Voir ainsi répéter Marillion permet de bien mieux comprendre la façon dont fonctionne vraiment ce groupe, et de se débarrasser de l'idée que Fish en est le boss. Bien sûr, ses fonctions de chanteur, de parolier et de porte-parole font que c'est l'ancien bûcheron écossais que l'on voit le plus, un peu partout. En plus, il domine, pour ne pas dire écrase, tous ses complices de ses 6 pieds 5 pouces (1mètre 95: les arbres des highlands avaient un adversaire à leur mesure). Mais il ne dirige absolument pas ce gang qui semble fonctionner fort démocratiquement. Il est d'ailleurs amusant de les voir, chaque fois qu'un problème surgit dans l'interprétation de telle ou telle séquence, ajustée au millimètre, quitter leurs instruments, faire cercle au milieu de la scène et délibérer collectivement comme une équipe de rugby à la mi-temps d'un match crucial. Chacun, dit son mot, apporte une amélioration. Personne ne régente Marillion, alors que bien d’autres groupes ont, sinon leur tyran, du moins leurs directeurs. Ce groupe est d’ailleurs une savoureuse rencontre d’hommes venus de tous les horizons de l’espace britannique.

Mark Kelly
Mark Kelly, l’élégant pianiste blond qui œuvre sous les Emulator et Yamaha empilés, est le plus jeune du groupe (24 ans), celui qui présente aussi le look le plus moderne. Loin d’être un produit de conservatoire comme on le croirait, il a tout appris lui-même. Il rejoignit Marillion après un concert de 1981 où son groupe irlandais d’origine jouait à la même affiche. Natif de Dublin, il représente la pétillante Irlande.

Pete Trewavas
Pete Trewavas, le petit lutin bassiste, provient lui d’Aylesbury, dans le Sud de l’Angleterre, où Marillion fut longtemps établi avant de se faire connaître. Il a 26 ans, comme Fish, qui dit de lui : « C’est un vrai bassiste, heureux de l’être ; pas un de ces bassistes qui le sont devenus par frustration de n’être pas guitaristes. C’est de nous tous le musicien qui est le plus divers, parce qu’il a joué dans des groupes locaux de toutes sortes, et c’est certainement le meilleur organisateur de nous cinq. »

Steve Rothery
Steve Rothery, le guitariste, 25 ans, vient lui du bord opposé de l’Angleterre, le Yorkshire, au Nord, et partage donc avec Fish une profonde imprégnation de folklore celtique (ce qui se sent souvent dans la musique de Marillion de « Three boats down from the candy » au final de « Fugazi »). Il est, avec Mark Kelly, mais peut-être encore plus que ce dernier, celui qui façonne la musique du groupe. Apparemment imperturbable, la barbiche enfoncée dans la poitrine, il égrène des nuées d’arpèges d’orfèvre sur la double manche posée en douceur sur son petit bedon naissant. Il est le plus ancien membre du groupe puisqu’il y officiait déjà en 1978. Grand amateur des Beatles, il se délecte surtout de guitaristes méticuleux comme Carlos Santana, ou Al Di Meola, et , bien sûr, Steve Hackett, à qui il doit assurément poser des problèmes d’identité. Ce garçon calme, perfectionniste, ne lâche sa guitare que pour se saisir d’un appareil photo, son autre passion…

Ian Mosley
Ian Mosley, le batteur, 31 ans, est le seul musicien « professionnel » pour reprendre la définition de fish, des 5 de Marillion. Alors que tous sont des autodidactes, Ian étudia les percussions classiques et la théorie musicale. « nous avions vraiment besoin de quelqu’un comme lui, stable, sûr, technique, affirme Fish, pour donner à nous autres une meilleure assise ». Mosley jouit en plus d’une redoutable expérience en matière de rock progressiste puisqu’il joua avec Daryl Way (Curved Air), Gordon Guiltrap et surtout Steve Hackett. En répétition, l’on comprend tout de suite qu’avec un tel batteur derrière soi, on peut se sentir rassuré.

Fish
Au milieu de ces garçons débonnaires, tranquilles, Fish confesse volontiers qu’il est le seul véritable agité de la bande, celui qui boit, fume et hurle plus que tous les autres réunis. « C’est sans doute parce que je suis écossais, s’esclaffe-t-il ! nous autres, Ecossais, sommes bruyants et remuants de nature, nous aimons ce qui bouge. Et c’est vrai que je mets beaucoup de remue-ménage dans ce groupe. Mais je crois que chacun lui apporte une certaine force motrice. Moi, je lui donne du rêve, car je suis le moins raisonnable de tous. Mark et Steve sont des musiciens réalistes, eux, qui savent matérialiser une idée. Du coup, il y a souvent conflit, mais aussi alliance entre nous. C’est justement la combinaison de nos tempéraments qui rend Marillion vivant ». Car, effectivement, cette force de la nature qu’est Fish est un rêveur, un poète : Ce que l’on ne supposerait pas d’emblée en découvrant sa carrure de docker. Et ce que ne signale pas non plus son écailleux surnom. A propos, en connaissez-vous l’origine ? Rien à voir avec le show-biz. Il faut savoir qu’une de ses logeuses, il y a de nombreuses années, lui faisait payer vingt pence l’accès de la salle de bain. Aussi, pour en avoir pour son argent, il y emportait bière, livres et autres distractions et y passait plusieurs heures. Ces inhabituels séjours aquatiques lui valurent de la part de ses amis le surnom de Fish. Heureusement qu’ils ne le baptisèrent pas « Savon » !

Les plus attentifs décrypteurs de pochettes auront sans doute remarqué que, sur «Misplaced Childhood », les paroles sont cosignées Fish et Derek Dick. N’allez pas croire que notre homme aurait pour une fois décidé de partager l’écriture de ses délires avec un autre. D’autant que le concept du disque est le plus personnel que Fish ait jamais produit. Dick est simplement le véritable nom de l’Ecossais, et l’idée de « Misplaced Childhood » était justement de faire renaître Ferek Dick au détriment de Fish, de retrouver l’homme véritable derrière le saltimbanque, de renouer avec l’enfant qu’il fut au-delà de tous les grimages de l’âge adulte. Ce qui explique pourquoi, lors des prochains shows, le fameux maquillage de Fish s’évaporera progressivement, et de la plus symbolique des façons, pour laisser apparaître le visage pur et nu de Derek Dick, l’enfant ressuscité. Car, chez Marillion, tout fait symbole. La moindre image cache plus ou moins une signification. Fish appartient à cette catégorie de cerveaux labyrinthiques, torturés, manieurs de phantasmes, qu’on appelle parfois poètes. Aussi lui avons nous demandé de nous expliquer un peu plus l’imagerie de Marillion, à commencer par cet extraordinaire périple initiatique qu’est « Misplaced Childhood », aux frontières de la schizophrénie et de l’autobiographie halucinée. « Après « Fugazi », commente donc Fish, nous nous sommes sentis assez mûrs pour réaliser ce qui était notre grand rêve commun : faire un concept album, une grande pièce de musique continue, avec un vrai début et une vraie fin .Il est facile de rassembler une chanson triste, une gaie, une forte, une douce. Mais faire un seul morceau balayant tous les niveaux d’émotion est bien plus intéressant. C’est ce que nous avons voulu faire. En plus, nous avons voulu éviter de devenir trop techniques, de jouer, comme nous avions tendance à le faire, la carte de la musique compliquée. Il n’était pas question de faire notre « Tales From Topographic Oceans ». Nous avons donc décidé de faire une musique volontairement plus simple. Nous avons aussi changé de producteur car Nick Tauber était trop « prince des overdubs et roi des effets spéciaux » pour ce que nous voulions faire. Moi-même, je me suis contraint à écrire plus simplement. C’était nécessaire pour que le concept album ne fasse pas prétentieux. Chris Kimsey a très bien su respecter, dans sa production, cette sorte d’innocence volontaire de nos chansons. Les conditions de réalisation ont d’ailleurs été très particulières. Nous nous sommes retirés dans un studio de Berlin pour ne subir aucune pression commerciale. Nous sommes restés entre nous, et l’album est sorti tout seul. Cela a été le plus facile à faire de tous. « Kayleigh » a été fait en une seule prise, et c’était parfait ! Le problème quand on écrit des chansons séparées, c’est qu’il faut ajouter beaucoup de choses à l’idée de base pour qu’elle tienne debout en tant que chanson. Et ces ajouts sont parfois superflus, peu naturels. Pour des séquences de concept album, on ne garde justement que l’idée de base, dans toute sa pureté : c’est plus simple et plus vrai, pas besoin de se soucier de pont ou de fin. C’est pourquoi je trouve un peu absurde qu’on ait « Kayleigh » en single : c’est un peu de l’amputation. Tout le monde n’était pas très chaud, il faut le dire, pour notre projet de concept. C’est pourquoi nous avons fui à Berlin, pour échapper aux pressions. Et pourtant, à présent, c’est notre album qui se vend le mieux. Il passe en radio aux USA et figure dans les charts au Top Ten. Les Américains en sont fous, ils affirment que nous allons être l’équivalent des Moody Blues et ont titré à propos du disque : « The conceptual album of the decade ». Cela prouve qu’on ne peut pas dire à l’avance ce qui est commercial et ce qui ne l’est pas. Pour ce qui est des paroles, du concept lui-même, « Misplaced Childhood » est certainement la chose la plus personnelle, la plus intime que j’ai jamais écrite. C’est un peu comme une auto-analyse. Auparavant, je déversais mon ego dans des textes assez symboliques, qui le cachaient évidemment. Ici, j’ai voulu le faire s’exprimer directement. En fait, pour bien comprendre ce que j’ai voulu faire, il faut savoir que j’ai traversé une sorte de crise mentale durant la période de « Fugazi ». Je me suis soudain senti vidé de toute émotion. Je n’arrivais plus à m’impliquer dans rien. J’avais du mal à me lier à quelqu’un, à m’intéresser vraiment à quelque chose. Même boire ne me passionnait plus, c’est tout dire ! J’étais en retraite de sentiment. Je vivais comme un suicide au ralenti. Et j’étais le seul à y pouvoir quelque chose. Alors, pour me retrouver, j’ai voulu m’expliquer à moi-même. Ce disque, c’est comme si je me confessais à moi-même pour me retrouver, et me relancer dans une nouvelle direction de vie, trouver en moi la dynamique qui ne pouvait plus s’exprimer d’elle-même. « Pseudo Silk Kimono » marque, dans le faux confort de ce vêtement, dans la nuit environnante, le début de l’entrée en moi, de l’analyse. La soie cesse d’être rassurante quand on sent qu’elle est fausse, et le kimono est le vêtement de l’abandon, il symbolise l’apathie qui était devenue mienne. Alors, pour plonger en soi, il faut d’abord laisser les souvenirs monter, et le premier est celui de « Kayleigh ». C’est une sorte de déclic émotionnel qui vous ouvre les portes de vous-même, que ce premier souvenir, même s’il est amer. « Lavender », qui surgit ensuite est comme un appel à la romance, au droit de connaître un amour pur et innocent, qui se manifeste naturellement sur une ritournelle enfantine. Je crois qu’on aspire naturellement au romantisme, mais que celui-ci est un poison. Il est dangereux, parce qu’il est féérique, donc invivable. « Bitter suite » (qui est un jeu de mots sur bitter sweet, aigre-doux) essaie de combler la brèche par laquelle Kayleigh s’est enfuie, avec notamment l’épisode de la prostituée de Lyon, qui montre, dans mon attitude que je ne sais plus agir qu’en fugitif. La face 1 se termine avec « Heart of Lothian », qui marque un retour à mes racines écossaises, à ce que j’étais encore teenager. En fait, quand on a du mal à exister, à être dans le présent, on essaie souvent de redevenir ce que l’on a été, on fuit vers son passé. Lothian est la région d’Ecosse où je suis né, le cœur est son emblème, comme le chardon ailleurs. Le cœur fait aussi allusion à un cœur de pierre qui se trouvait gravé dans le pavé d’une cathédrale voisine de chez moi. Ce cœur était un lieu de rendez-vous pour ceux qui partaient, c’était une façon de se souhaiter bonne chance. Tous ces éléments écossais sont très personnels et ont pour moi beaucoup d’importance. La fin de la face 1 ressemble à un après-concert, où on reste seul avec soi-même, vidé, où il ne reste plus rien. La face 2, avec l’évocation du club (expresso bongo), évoque d’autres aspects de la déprime, le fait qu’un fugitif ne peut plus s’accrocher à rein, et cela glisse vers « Blind Curve », et la perspective du suicide. Mais, peu à peu, l’enfant que j’étais, que je croyais perdu, mort, revient s’imposer à moi. Ce dont je souffrais, c’est d’avoir perdu toute innocence. Or l’enfant innocent parvient à revenir à la surface, Derek Dick prend le dessus sur Fish dans « Childhoods End « . Et à partir du moment où cette pureté m’est redonnée, je retrouve la possibilité d’agir, je sors de ma paralysie avec mon enfance pour complice, et, avec comme emblème la plume blanche, qui symbolise mon refus d’appartenir à autre chose que moi-même, je repars au combat. Voilà l’itinéraire mental qu’essaie de décrire « Misplaced Childhood ». On s’aperçoit aisément, on est loin de la petite chanson d’amour en ce qui concerne Marillion. Ceci dit, même si tout cela est terriblement pensé et infiniment manigancé, on ne tombe jamais dans un intellectualisme excessif, car la musique, simple et forte, propulse tous ses symboles et ses phantasmes avec une vigueur bien saine qui met Fish à l’abris de l’accusation de « musique cérébrale ». Ce gaillard a beau avoir le neurone fécond et le cerveau en ébullition, il conserve à chaque instant une étonnante fraîcheur émotionnelle et le punch d’un combattant de la scène. Notre poisson-poète aime les remous du large et pas la sérénité en huis-clos des pensées d’aquarium. Mais, s’il est avant tout rocker, il ne peut s’empêcher de mette des symboles partout, d’agir en poète quoiqu’il fasse. Et si le concept de « Misplaced Childhood » le montre aisément, les pochettes rébus de Marillion le prouvent tout autant. Rien n’est moins innocent en vérité que ces riches chromos de Mark Wilkinson, qui prolongent en fait dans les images l’ivresse des mots, et que Fish orchestre avec un soin méticuleux. « Les trois pochettes forment une continuité, qui correspond à mon état mental, à son évolution, autant qu’au contenu des albums. Sur celle de « Script for a Jester’s Tear », explique Fish, il y a des éléments purement ponctuels, se référant à des morceaux du disque, l’araignée pour « The Web », la femme du tableau pour « Chelsea Monday ». D’autres ont une symbolique plus vaste. Les disques par terre, « Do You Dream in Color ? » et « Saucerful Of Secrets » symbolisent le voyage par la musique. Les posters, nos pochettes, la presse signale l’arrivée du groupe dans la réalité. D’ailleurs, sur « Fugazi », le Souds devient un Billboard pour montrer que notre succès s’est élargi. Les paroles de « Yesterday » des Beatles, dans l’étui à violon, se réfèrent aux mythes qui courent sur la façon dont Lennon et McCartney écrivaient au hasard leurs morceaux, tandis que le bouffon peine à écrire le sien. Et puis, il y a le caméléon qui apparaît. Il est le symbole du déguisement, et donc du chanteur de rock, de l’homme de scène. Le caméléon est un animal qui peut prendre toutes sortes d’apparences, mais ces apparences sont des réalités pour lui. Or, le danger qui guette le chanteur de rock est de se prendre pour un caméléon, et de croire que tous les déguisements qu’il revêt sont la vérité. Il confond alors son rôle avec son être, et son moi se désintègre. Sur « Fugazi », le caméléon est en conflit avec son ennemi, la pie, qui est la collectrice des expériences, des choses positives de la vie. Le caméléon accumule les faux semblants, et la pie entasse la réalité. Dans la période de crise que marque pour moi « Fugazi », le conflit entre les deux est inévitable. Mais, avec la guérison de « Childhood », la pie triomphe et enferme le caméléon : mon moi a repris sa réalité, je sais où elle se situe, je ne confonds plus ma peau et mon déguisement. Alors, l’oiseau se pose sur l’enfant qui veille désormais sur moi, qui me garde comme un tuteur. De « Script » à « Fugazi », il faut remarquer aussi l’évolution du lit. Le lit est un centre privilégié d’expériences de toues sortes : on y rêve,, on y aime, on y lit, on y écoute de la musique. Enormément d’artistes ont leurs idées au lit : voilà ce que cela symbolise. Sur « Fugazi », le succès est venu, le lit est plus vaste, plus confortable, la pièce a davantage de fenêtres. Mais le bouffon a changé, il s’est transformé pour moitié en Christ, pour l’autre en mercenaire sentimental. Il est messie et pute, et malade, faible, rongé qu’il est par l’alcool et la drogue. Tout cela désamorce l’impression de richesse. Comme le rapprochement des deux pochettes de Peter Hammil, « Fool’s Mate » et « Over » , dont la combinaison signifie « The game is over », la partie est finie. C’est la désillusion après avoir trop cru au jeu du rock. Et puis, Peter est assis à la fenêtre, et cela annonce « Misplaced Childhood », et l’explosion vers l’extérieur. Les deux premières pochettes sont en intérieur, elles évoquent un malaise, une claustration. « Childhood » fait sauter les murs, s’ouvre enfin, libère mon moi renfermé et force le bouffon à sauter par la fenêtre, non pour se suicider, mais pour aller ailleurs. C’est son adieu : l’enfant innocent met dehors le saltimbanque masqué. Ces trois pochettes forment véritablement un tryptique, une trilogie sur à la fois l’histoire du groupe et mon odyssée psychique ».

Modifié en dernier par gato13 le 23 janvier 2018, 15:02, modifié 1 fois.
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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par nikowe » 03 décembre 2017, 00:19

merci gato :D

c'est grâce à un article de Hervé Picart sur Marillion que j'ai découvert d'autres groupes silmilaires qui ne m'ont plus jamais quitté comme iQ , Pendragon et même GEnesis que j'ai découvert bien après YEs et tous ces groupes...

LE truc qui me fait réagir, c'est que c'était un Article également intitulé Poisson Pilote je crois bien , du même journaliste musical , mais plus tardif , 86 ou 87... au contenu différent je me souviens, dommage que je ne l'ai pas conservé .

Merci infiniment à Hervé Picart ,donc ,yes indeed

AMicalement

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Re: MARILLION DANS LA PRESSE

Message par gato13 » 03 décembre 2017, 10:41

nikowe a écrit :
03 décembre 2017, 00:19
merci gato :D

c'est grâce à un article de Hervé Picart sur Marillion que j'ai découvert d'autres groupes silmilaires qui ne m'ont plus jamais quitté comme iQ , Pendragon et même GEnesis que j'ai découvert bien après YEs et tous ces groupes...

LE truc qui me fait réagir, c'est que c'était un Article également intitulé Poisson Pilote je crois bien , du même journaliste musical , mais plus tardif , 86 ou 87... au contenu différent je me souviens, dommage que je ne l'ai pas conservé .

Merci infiniment à Hervé Picart ,donc ,yes indeed

AMicalement
Avec plaisir !

Et encore une fois merci à Hervé Picart !

Amicalement

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