Interview H Et Pete

La musique de Marillion...
Répondre
abacab
Membre Sénior
Messages : 656
Enregistré le : 01 mai 2006, 19:16
Localisation : Paris
Contact :

Message par abacab » 15 septembre 2006, 11:40

Une interview visiblement assez récente (probablement de juin je dirais) de Pete et H pour un site musical grec que j'avais vu avant de partir en vacances et que j'avais traduit en français de manière relativement fidèle.

L'originale est http://www.rockpages.gr/interviews/marillion2006-en.htm



La nature figée des interviews par E-mail ne laisse pas se développer un vrai dialogue, mais au moins cela permet de se concentrer sur ce que l’on veut vraiment demander. Et aussi, il est difficile pour l’interviewé d’éviter une question avec une réponse diplomatique…. Voici donc une pas-véritable mais néanmoins intéressante conversation que j’ai eu avec deux membres de Marillion à propos de Marillion et de leurs projets futurs, le rôle de l’industrie du disque à l’ère d’Internet, la progressivité de la musique moderne et leurs albums préférés …… Interview par Filippos Sfyris

Q : J’ai lu que vous avez enregistré et mixé 5 chansons pour un nouvel album. Dites-nous donc où vous en êtes des sessions d’enregistrement. Est-il trop tôt pour dire comment sera le nouvel album ?

H : Si Pink Floyd, Radiohead, Siouxie and the Banshees, Blue Nile, John Lennon et le Velvet Undergound avaient un bébé, ce serait peut-être ça.

Pete : C’est vrai que l’année dernière nous avons travaillé sur des chansons issues des sessions de Marbles et qu’on les a enregistrées et mixées. Cependant cette année nous nous sommes concentré sur l’écriture et l’arrangement de nouvelles chansons pour le prochain album. Il est encore trop tôt pour dire comment il sera puisque la majorité des enregistrements reste à faire, mais il semble que le nouvel album sera une collection de chansons différentes avec des influences différentes. Si vous vous remémorez Afraid of sunlight alors vous aurez une idée de ce que je suis en train de dire.

En ce moment nous avons environ 15 chansons (16 maintenant d’après Mark dans son dernier Podcast) que nous pouvons enregistrer, et bientôt nous allons commencer le processus de sélection consistant à écarter les chansons qui nous semblent moins intéressantes et finir d’enregistrer celles qui nous semblent fonctionner le mieux. Toutes les nouvelles chansons semblent avoir une chose en commun. Un très fort sens de la mélodie reflétant l’humeur de la musique. C’est je pense une de nos forces et Mike Hunter avec qui nous avons travaillé, a relayé cela et l’a fait ressortir un peu plus encore dans la musique sur laquelle nous travaillons.

Q : Nous attendons aussi un nouvel album solo de H. Sortir un album solo alors que l’on fait parti d’un groupe aussi ouvert et diversifié que Marillion, implique qu’il sera substantiellement différent de la musique du groupe. Alors comment sera-t-il différent ?

H : Il n’y aucun progrès en ce moment. Je n’ai pas le temps d’y penser. J’ai fait des concerts solos en Europe juste moi et un piano. Cela a vraiment été une expérience spirituellement revigorante. Je pensais jouer une heure et j’ai fini par jouer entre 2 et 3 heures à chaque fois !

Q : En plus du caractère unique de votre musique, vous êtes pionniers aussi dans la révolution digitale. Les fans de votre musique ne consomment plus votre travail passivement. Ils participent activement, contribuant même à tout le processus via Internet. Pensez-vous que l’industrie du disque devient plus démocratique dans cette nouvelle ère de médias participatifs (réseaux sociaux, blogs, wikis etc) ?

H : L’industrie du disque ne sera jamais démocratique. Je pense que l’industrie du disque est menacée par toute espèce de liberté dans la musique. Les nouveaux médias ont un bon effet sur la musique et l’art et introduisent la possibilité pour certains artistes de vivre sans compromis. Ca pourrait bien tuer l’industrie du disque. J’espère que ce sera le cas. Les artistes seront mieux sans elle. Ainsi que les auditeurs. Il n’y pas de raisons à la nécessité d’intermédiaires entre les artistes et les auditeurs. Ils se mettent juste sur le chemin et prennent trop d’argent ce qui au final force les artistes à faire des compromis et à avoir une misère. Je suis passé par là. Merci à Dieu pour Internet (Thank God for the Internet).

Q : Pensez-vous que le succès commercial de Marbles est le résultat de ce modèle de business ? Vous attendiez-vous à entrer dans le top 10 anglais des singles ? Quelles ont été vos réactions ?

H : C’était un choc d’êtres dans les classements. On a aussi trouvé ça très amusant. Quand on entendu que You’re gone était dans le top 10 on a ri et ri encore. J’étais épaté par l’agitation que ça a causée comment les gens de radio ont soudainement voulu nous parler. Je fais parfois l’erreur de penser que les média répondent à la qualité d’un artiste de musique. Mais c’est faux. Ils répondent à des statistiques et des tendances et rien d’autre. Je suppose que notre « succès commercial » avec Marbles en est un symptôme.

Q : Quels moments, albums ou passages sur scène considérez-vous comme les plus cruciaux de votre carrière ?

H : Je crois que « Brave » a été crucial en faisant terminer notre carrière avec EMI. Ironiquement, l’album que la plupart des gens considèrent comme notre meilleur a été responsable de notre chute commerciale.

Q : Quels moments, albums ou passages sur scène d’autres vont ont le plus influencé ?

H : « Abbey Road » des Beatles, « A Walk Across The Rooftops » de Blue Nile, “Grace” de Jeff Buckley. Avoir vu les Who pendant leur tournée “The Who By Numbers” dans les années 70. Avoir vu Radiohead pendant la tournée « OK Computer ».

Q : Vous avez collaboré avec des artistes de différents styles musicaux comme Steven Wilson, Nick Van Eade et Christopher Neil. De quelles manières ces collaborations vous ont-elles influencées ? Y a-t-il des projets pour de futures collaborations ? Avec qui aimeriez-vous travailler et pourquoi ?

H : Je n’arrive pas à penser à d’autres bénéfices évidents à long terme que les longues amitiés qui, pour moi, sont le plus important. J’aimerais travailler avec Rufus Wainwright. Il a beaucoup de talent et il me demanderait probablement de m’habiller avec quelque chose d’intéressant …..

Q : Dans mon article sur Marillion, j’ai écrit que l’ironie avec les groupes de rock progressif est leur obsession avec la complexité et leur hésitation à changer parfois montre plus de conservatisme que de progression. J’ai toujours crû que cous étiez différents : vous avez toujours évolué musicalement et au niveau des textes, allant dans différentes directions. Dans quelle mesure le rock est progressif selon vous en ce moment ? Y a-t-il quelque chose de vraiment innovant dans le pop/rock moderne ?

H : Radiohead, Sigur Ros et Rufus Wainwright méritent toujours une écoute.

Pete : Curieusement, je trouve que beaucoup de groupes actuels considérés « progressifs » ne sont pas très originaux alors qu’il y a beaucoup de groupes indépendants ou dans la marge qui sont beaucoup plus progressifs que ce que l’on pourrait penser. Il y a de la bonne musique moderne, elle n’est juste pas mise en avant la plupart du temps dans notre monde de corporations.

Q : Quels sont les groupes/artistes qui sont dans votre lecteur CD ces temps-ci ?

H : J’adore le deuxième album de Seal et « Remain In Light » des Talking Heads. Et n’importe quoi de Massive Attack.

Q : Je sais que c’est cliché mais il y a beaucoup de fans de Marillion en Grèce qui n’ont pas encore eu l’opportunité de vous voir en concert. Que pouvons-nous attendre du nouvel album/tournée ?

H : Si vous nous trouvez un promoteur grec qui nous veuille – nous vous montrerons par nous-même.
Before you play two notes, learn to play one note - and don’t play one note unless you’ve got a reason to play it.
Mark HOLLIS

- Que pensez-vous d'Internet ?
- Avant Internet il y avait beaucoup de questions qui n'avaient pas leur réponse, aujourd'hui il y a beaucoup de réponses qui n'ont pas leur question.
Peter USTINOV

Répondre